Réservé à l’origine aux femmes de l’Inde et du Maghreb à des fins religieuses, le tatouage au henné traverse les frontières et se démocratise.
Le henné est une plante qui pousse dans les régions désertiques. Au Maroc, on le trouve principalement dans la région d’Azzemour. De cette plante, on tire une poudre. Mélangée avec un petit bol d’eau et une cuillerée de jus de citron ou de fleur d’oranger, ou encore d’eau de rose, ou d’essence d’eucalyptus, elle donne une pâte qu’on fait chauffer légèrement pour fixer sa couleur. La pâte de henné est de couleur verte, c’est un colorant naturel.
Éviter de se faire tatouer avec du henné noir qui n’ai jamais naturel, même si on vous l’assure…..) mais auquel on ajoute des substances chimiques. Celles-ci peuvent provoque des allergies ou de grave brûlures.
Ce tatouage est accepté par l’islam car il n’est pas incrusté dans la peau mais dessiné sur l’épiderme
Les marocaines sont très habiles pour dessiner différents motifs. Elles prennent appui sur des modèles mais souvent leur imagination prend le pas et le résultat est toujours très beau.
Elles peuvent utiliser un pinceau, un cône en papier ou en plastique, c’est souvent une seringue sans aiguille qui a leur préférence.
Une fois terminé, le henné se présente sous une forme épaisse qui doit sécher pendant une heure environ, puis les croutes tombent d’elles même et la dessin apparaît sur la peau. La teinte évolue en séchant pour passer du vert au oranger.
Ce qui est séduisant, c’est le caractère indolore et éphémère de ce tatouage, deux à trois semaines.
La pratique la plus courante est celle de l’application du henné sur les mains et les pieds de la future mariée lors de la cérémonie du mariage.
Une semaine avant le mariage religieux, lors d’une soirée entre femmes, la future mariée, vêtue d’une robe verte, voilée, assise sur des coussins brodés de fil d’or et accompagnées de ses dames d’honneur (mère, sœurs, cousines, amies), elle se prépare pour sa nuit de noces en se faisant tatouer les mains et les pieds par une professionnelle, une nékacha.
Car les dessins du tatouage au henné sont chargés de symbolique. La khamsa ou main de Fatima, protège contre le mauvais œil. Les animaux – bélier, lézard, serpent ou encore poisson – sont des symboles de fécondité, d’harmonie, d’abondance et de sérénité. Les motifs géométriques sont également très utilisés et ils ont chacun une signification (fécondité, éternité, etc..), tout comme les chiffres 3, 5 et 7. C’est tout un message que le mari pourra lire sur les mains de sa femme.
A la naissance, on applique sur le nombril du bébé un enduit à base de henné afin d’apporter richesse et bonheur. Mais
aussi parce que le henné est un bon cicatrisant.
Il est d’ailleurs également prisé au Maroc pour ses vertus médicinales. En cataplasme sur les cheveux, il les fortifie. Appliqué sur les ongles, il les protège.
Les marocaines n’hésitent pas à se faire tatouer pour de nombreuses occasions, fêtes religieuses ou familiales. Les motivations sont autant médicinales qu’esthétiques.
Mais une chose est sûre : le tatouage au henné délivre un message.
Écrire commentaire